Après l'installation, l'ordinateur redémarre sur le disque dur. Si tout se passe bien, vous verrez apparaitre, au bout de quelques secondes ou minutes suivant votre matériel, l'invite de commandes (ou prompt). Le système n'est pas configuré mais ce n'est pas grave car le paramètrage est très facile, d'approche très commode et premet une grande flexibilité. Nous allons voir comment tout configurer rapidement et, par la même occasion, vous pourrez en apprendre plus sur le fonctionnement du système. A l'avenir, en cas de problèmes, vous saurez où chercher.
Si le système ne démarre pas, cela peut venir d'une mauvaise installation du gestionnaire de démarrage ou bien d'un problème sur le MBR (Master Boot Record). Redémarrez à partir de la disquette et à l'invite:
booting fd0a:netbsd - starting in ...
appuyez sur la barre d'espace pendant les cinq secondes du compte à rebours. Le démarrage s'interrompt et l'invite de commandes s'affiche. Une aide minimum peut être obtenue avec "?" ou la commande " help" .
type "?" or "help" for help. > ? commands are: boot [xdNx:][filename] [-adrs] (ex. "sd0a:netbsd.old -s") ls [path] dev xd[N[x]]: help|? quit > boot wd0a:netbsd
Le système devrait alors démarrer sur le disque dur à la place de la disquette. Si NetBSD démarre correctement, il y a probablement un problème avec le MBR: installez le gestionnaire de démarrage ou bien modifiez sa configuration avec la commande fdisk -B. Reportez-vous à la Section 18.4 pour plus de détails.
Pour la première fois, vous utiliserez le super-utilisateur root, le seul déja défini à la fin de l'installation. Lorsque le système vous demande le mot de passe root, tapez celui que vous avez défini lors de l'installation. Si vous n'en avez pas défini, appuyez simplement sur Entrée.
NetBSD/i386 (Amnesiac) (ttyE0) login: root password ... We recommend creating a non-root account and using su(1) for root access. #
Le clavier est toujours dans sa configuration US. Si vous avez un clavier différent, changez sa définition maintenant avant de poursuivre la configuration du système. Par exemple, pour utiliser le clavier français, utilisez la commande:
# wsconsctl -k -w encoding=fr encoding -> fr
La liste complète des définitions de claviers se trouve dans /sys/dev/wscons/wsksymdef.h mais les plus courantes sont:
de
dk
fr
it
jp
sv
uk
us
Ce paramètrage restera jusqu'au démarrage suivant. Pour le rendre permanent, ajoutez la ligne précédente au fichier /etc/rc.local elle sera exécutée à chaque démarrage.
# echo "wsconsctl -k -w encoding=fr" >> /etc/rc.local
Note : attention, prenez garde de bien taper deux ">" : si vous n'en tapez qu'un, le fichier sera effacé au lieu de se voir ajouter une ligne.
Une approche encore meilleure pour règler le problème du clavier: vous pouvez compiler un noyau qui utilise le votre par défaut. Cela est décrit au Chapitre 7.
Si vous n'avez jamais utilisé de système (de type) Unix, votre meilleure amie est désormais la commande man qui affiche des pages de manuels: celles de NetBSD sont certainement les meilleures et les plus détaillées que vous pourrez trouver. Elles sont par ailleurs très techniques.
man nom affiche la page de manuel de la commande " nom" et man -k nom affiche une liste de commandes en rapport avec " nom" (vous pouvez aussi taper apropos nom).
Pour les principes de base de la commande man, tapez:
# man man
Le manuel est divisé en neuf sections contenant, non seulement les informations sur les commandes, mais aussi la description de certaines caractéristiques et structures de NetBSD. Par exemple, regardez la page de manuel hier(7) qui décrit en détail la hiérarchie des répertoires utilisée par NetBSD.
# man hier
D'autres pages similaires sont release(7) et packages(7). Chaque section du manuel possède une description de contenu dans la page intro. Par exemple, essayez:
# man 8 intro
Exemple 4-1. Les sections du manuel
commandes générales (outils et utilitaires)
appels système et numéros d'erreur
bibliothèques C
fichiers spéciaux et matériel supporté
formats de fichiers
jeux
diverses informations
maintenance et commandes d'utilisation du système
interne au noyau
Un sujet peut apparaitre dans plusieurs sections à la fois. Pour voir une page spécifique, ajoutez le numéro de section dans la ligne de commandes. Par exemple, time est dans la section 1 (commande utilisateur), section 3 (les fonctions de la bibliothèque C) et section 9 (les variales horaires du système). Pour visualiser la page des bibliothèques C, tapez:
# man 3 time
Pour voir toutes les pages disponibles:
# man -a time
Si vous n'avez pas défini de mot de passe root lors de l'installation (ce n'était pas possible de le faire avant la version 1.5), il est alors temps d'utiliser la commande passwd.
# passwd Changing local password for root. New password: Retype new password:
Le mot de passe n'est pas affiché à l'écran lorsque vous le tapez. Plus loin, nous verrons comment ajouter d'autres comptes utilisateur au système.
L'interpréteur par défaut est csh. Si cela ne vous dit pas grand chose, vous pouvez commencer à vous familiariser avec lui avec man csh. Il s'agit d'un bon interpréteur interractif bien qu'il ne garde pas les commandes en mémoire (voyez tcsh, bash ou même NetBSD/bin/sh pour cela). Si vous voulez changer d'interpréteur de commandes, utilisez la commande chsh. Les interpréteur présent sur NetBSD après l'installation sont:
csh
sh
ksh
Le nouvel interpréteur prendra ses fonction la prochaine fois que vous vous connecterez. En attendant, vous pouvez taper la commande suivante:
# set filec
qui complète automatiquement la ligne de commande (avec la touche ESC; utilisez ctrl+D pour avoir la liste des possibilités).
Vous pouvez ausi installer d'autres interpréteur sur le système. tcsh, bash, zsh et d'autres encore se trouvent dans la collection de paquetages (que nous étudierons plus tard).
C'est l'occasion de créer les fichiers d'initialisation de l'interpréteur (.chsrc, .login, ...)
NetBSD, comme tout système Unix, utilise une horloge basée sur l'heure de Greewich (UTC), c'est pourquoi vous devez aussi règler votre heure système. Si vous voulez que votre horloge système soit à l'heure locale (parce que, par exemple, vous avez un deuxième système comme Windows installé), vous devez en avertir NetBSD en modifiant la variable système rtc_offset. Vous pouvez soit corriger le fichier de configuration du noyau et recompiler soit " patcher" directement le noyau existant (la nouvelle heure ne prendra effet qu'après redémarrage). C'est plus facile qu'on ne peut le penser. Par exemple:
# gdb --write /netbsd GNU gdb 4.17 Copyright 1998 Free Software Foundation, Inc. ... This GDB was configured as "i386--netbsd"...(no debugging symbols found)... (gdb) set rtc_offset=-60 (gdb) quit
La valeur donnée (-60) est le nombre de minutes à l'ouest de Greenwich.
Pour la valeur actuelle de rtc_offset:
# sysctl kern.rtc_offset kern.rtc_offset = -60
Désormais, le noyau sait comment convertir l'heure interne en heure UTC mais devez quand même configurer votre fuseau horaire (que vous trouverez dans /usr/share/zoneinfo/). Si vous avez déjà effectué ce paramètrage lors de l'installation, vous pouvez sauter cette étape (bien qu'il soit prudent de vérifier que les valeurs soient correctes). Par exemple, pour l'Italie:
# rm -f /etc/localtime # ln -s /usr/share/zoneinfo/Europe/Rome /etc/localtime
Une fois que tout est paramètré correctement, vous pouvez changer l'heure système avec la commande suivante:
# date [[[[[cc]yy]mm]dd]hh]mm
NetBSD utilise le fichier /etc/rc.conf pour se configurer au démarrage: il détermine ce qui doit être exécuté. Il est très important de comprendre ce fichier.
Avec la version 1.5 de NetBSD, l'administration de rc.conf a changé. Avant, toutes les valeurs par défaut se trouvaient dans ce fichier et l'utilisateur était sencé les modifier directement. La version 1.5 introduit le fichier /etc/defaults/rc.conf pour les valeurs par défaut. Pour donner ses propres valeurs, l'utilisateur doit les écrire dans le fichier /etc/rc.conf, remplaçant les valeurs par défaut de /etc/defaults/rc.conf (qui, lui, reste inchangé).
Il est très important de comprendre ce fichier. La page de manuel contient des descriptions détaillées de toutes les options.
# man rc.conf
Les premières modifications sont:
"rc_configured=YES" (cela doit avoir déjà été fait par le logiciel d'installation).
"wscons=YES" pour activer les consoles virtuelles.
"lpd=YES" pour activer le gestionnaire d'impression.
Choisissez un nom d'hôte pour votre machine (un nom qualifié). Si votre machine est autonome, vous pouvez utiliser le nom que vous voulez (par exemple "woody.jouets.net"). Si votre machine est connecté à un réseau, vous devrez donner un nom de réseau valide.
Plutôt que d'inscrire le nom de votre ordinateur dans le fichier de configuration, vous pouvez l'écrire dans le fichier /etc/myname : le résultat est identique.
Les paramètrages de cette section ne sont plus nécessaires à partir de la version 1.5, les consoles virtuelles étant activées par défaut.
Corrigez le fichier /etc/ttys et vérifiez que ttyE0 à ttyE3 sont sur " on" . ttyE4 peut rester à " off" (pour être utiliser avec X). Par exemple:
console "/usr/libexec/getty Pc" pc3 off secure ttyE0 "/usr/libexec/getty Pc" vt220 on secure ttyE1 "/usr/libexec/getty Pc" vt220 on secure ttyE2 "/usr/libexec/getty Pc" vt220 on secure ttyE3 "/usr/libexec/getty Pc" vt220 on secure ttyE4 "/usr/libexec/getty Pc" vt220 off secure
Pour les impatients : une fois le fichier /etc/ttys modifié, vous pouvez activer les consoles virtuelles sans avoir à redémarrer. Tapez:
sh /etc/rc.wscons
kill -1 1
Une fois ctivées, vous pouvez passer d'une console à l'autre avec la combinaisons de touches Ctrl-Alt-Fn (Fn est une touche de fonction: F1 pour la console 1, F2 pour la 2...) Pour plus de détails, reportez-vous au Chapitre 12.
Note : Utilisez les touches Contrôle et Alt, à gauche de la barre d'espace, en combinaison avec les touches de fonction.
Dans cette première session, vous avez
Configuré le clavier
Changé le mot de passe root
Changé l'interpréteur de commandes de root (optionel)
Changé l'heure système et le fuseau horaire
Défini l'heure locale
Configuré /etc/rc.conf
Activé les consoles virtuelles
Il est alors temps de redémarrer le système avec la commande:
# reboot